Comment si... [PV : Sakki no Hakkyou]

Messages : 8 Points : 12 Date d'inscription : 24/04/2010 Age : 28

Aiko se tenait devant le portail de l’entrée, aussi immobile qu’un piquet. Le vent jouait sagement avec ses longues mèches grises. Aiko avait revêtu sa longue robe blanche ainsi que son petit chaperon de couleur rouge, couleur qu’elle aimait tant. Elle observa silencieusement les bâtiments qui se dressaient devant elle. Ils étaient hauts et semblaient s’étendre vers l’infini du ciel. La jeune fille avait été conduite en voiture jusqu’ici et avait été déposée juste devant la grille d’entrée. Pour une fois, elle n’avait pas été traitée comme une pauvre pourrie gâtée, chose qu’elle n’était pas, et ses parents et les domestiques lui avaient légèrement paru heureux de la savoir au plus loin du domaine familial. Elle ne regrettait pas sa vie passée car après tout, elle était là pour se créer une nouvelle vie. L’ancienne avait disparu à partir du moment où le conducteur de la berline noire avait tourné à gauche et qu’Aiko l’avait perdu de ses yeux rouges. Yeux rouges. Tout le monde paraissait effrayé lorsqu’ils découvraient la couleur sanglante des yeux de la jeune fille. Personne n’avait jamais vu une chose pareille, même si sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère avaient eu également ses yeux pareil à deux braises. Voir des gens effrayés à la vue d’un simple regard amusait secrètement Aiko. Et à cause de cette anormalité, personne n’avait jamais voulu confier ses enfants à l’adolescente. Et après tout, elle ne sortait pratiquement jamais du domaine.

Prenant son courage à deux mains, elle poussa la grille et avança jusqu’à la haute porte en bois, sa valise à la main. Elle ne prêta aucune attention aux élèves qui semblaient la regarder comme si elle avait été une bête de foire. Aiko avait peut-être les yeux rouges mais elle était plus connue à cause de sa famille, assez importante. Famille qu’elle n’avait jamais reconnue comme étant la sienne, qui plus est. Elle n’avait presque jamais adressé la parole à ses parents et quand ceux-ci parlaient à leur fille, c’était pour lui reprocher toutes sortes de choses. Pour sa mère, c’était la façon dont Aiko aimait s’habiller et se coiffer mais également cette manie de ne jamais mettre de parfum. Pour son père, c’était le comportement qu’adoptait Aiko lorsqu’elle se voyait forcée de recevoir des garçons ayant « le potentiel d’être le riche héritier de la fortune ». En d’autre terme : celui avec qui nous t’obligeons de te marier quand tu auras l’âge. Aiko avait toujours réussi à faire quelque chose qui ne plaisait pas aux gens qu’elle se voyait forcée de recevoir. Une fois, elle avait réussi à faire introduire son chat dans la pièce où se trouvait le nouvel élu de ses parents, en sachant qu’il était fortement allergique aux chats, surtout ceux à poils longs.

Elle passa la porte et entra dans le hall, où elle resta sur place. Elle s’arrêta un instant et rabattit le capuchon rouge sur ses épaules à la teinte légèrement foncée. Elle promena un long moment son regard sur la décoration du hall. Un magnifique lustre pendait au plafond et étincelait dans toute sa splendeur. Sur les murs de couleur plus ou moins beige, des tableaux montrant des portraits d’élèves ayant réussi brillamment la maîtrise de leur pouvoir ou encore les différents directeurs de l’école. Aiko resta plantée en plein milieu pendant une dizaine de minutes. Enfin, elle se décida et marcha vers l’escalier avant de prendre le chemin des dortoirs. Elle avait été placée dans la section des Jishin, personnes ayant la capacité de maîtriser ce qui s’approchait de près ou de loin à la terre. Les Jishin étaient très peu nombreux et lorsqu’Aiko arriva, elle trouva la salle commune et le reste aussi calme que si elle avait été seule. Sur une table, des journaux et autres magazines étaient empilés parfaitement, comme si personne n’y avait jamais touché. Aiko s’approcha d’une plante verte avant de sursauter en entendant un bruit dans le couloir.

Elle se leva à la hâte, la tête droite, mais resta près de la plante, une main posée sur une feuille. Aiko était consciente qu’un pouvoir était né en elle quand elle n’avait qu’une dizaine d’année. Au début, elle ne savait pas si c’était bien ou mal mais elle comprit vite que c’était quelque chose d’exceptionnel et d’unique. Après tout, personne dans sa famille n’était capable de tel prodigue. Après avoir réellement accepté de ne pas être en train de rêver, Aiko avait passé des heures dans son jardin a essayé de tester ses capacités. Elle avait vite abandonné, elle ne savait pas comment faire et ne comprenait pas ce qu’elle devait comprendre. Aiko fixait la porte en se demandant qui pouvait bien se trouver derrière. Dans sa main, elle sentait le cœur de la plante battre à pleine vitesse. Elle aussi, elle était inquiète ? Aiko étouffa un rire. C’était totalement impossible. De quoi la plante pouvait-elle avoir peur ?

La porte s’ouvrit lentement en laissant échapper un grincement sinistre, comme dans une grande majorité de film d’horreur. Aiko garda sa main sur la feuille verte sans bouger d’un pouce. Après tout, de quoi aurait-elle peur ? Cela ne devait être que des Jishin revenant dans leur salle commune. Sauf s’il se trouvait qu’Aiko était la seule Jishin inscrite dans l’établissement et, si c’était le cas, elle aurait vraiment de quoi être inquiète. Sa peur s’évanouit. Elle était nouvelle. Pourquoi aurait-elle peur de cet établissement scolaire dans lequel des élèves apprenaient la maîtrise d’un pouvoir qui leur ait propre. Aiko soupira en s’attendant encore une fois à une centaine de regarder dévisageant ses yeux de couleur rouge. Et si cela changeait ?

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L'art peut-il être lié aux pouvoirs ?

Voilà la question que se posait Sakki no Hakkyou en errant dans le domaine de l'école, les mains dans les poches de son jean déchiré, ses cheveux cascadant autour de son visage, tombant largement sur son débardeur noir tout aussi démonté que son pantalon. Il voulait savoir si avec les pouvoirs dont il jouissait depuis maintenant trois ans, il pouvait créer son art. Ou ses arts. Il n'y avait pas de limite à la création quand on possédait la faculté de dominer tous les éléments... Pour arriver à ses fins dans le passé, il avait déjà étudié sérieusement la composition des éléments chimiques fondamentaux, les réactions, et les phénomènes liés à la physique, qu'elle soit réelle ou quantique. Grâce à ces connaissances difficilement acquises, et à sa maîtrise des éléments, il pouvait créer de fulgurants effets lorsqu'il utilisait ses pouvoirs. Mais il ne les utilisait jamais dans un but artistique... peut être devrait-il s'y mettre. Ca ferait un défi de plus à relever...

Ses pensées furent interrompues par un crissement de pneus devant la grille de l'école. Etrange... généralement, personne ne venait ici... Il se mit à l'angle d'un bâtiment, et observa calmement la scène. Une personne en descendit. Etant placé à distance moyenne de la grille, il pouvait très bien voir la personne qui descendait de cette voiture. Une femme, apparemment. Enfin une fille. Il n'y avait pas de vraies femmes dans cette école, uniquement des jeunes femmes au maximum. Dommage, pour Sakki qui avait grandi plus vite que nature, mentalement, et qui physiquement paraissait avoir atteint l'âge adulte depuis une bonne décennie. Il sourit légèrement, et avança, une fois que la silhouette avait disparu. Dans le bâtiment des Jishin hein ? Amusant... Les Jishin faisaient beaucoup sourire Sakki, surtout les filles.

Il continua d'avancer, et entra dans le bâtiment des Jishin comme si c'était le sien. Après tout... c'était en un sens le cas. Il avait les permissions pour toutes les entrées dans l'école, de par son statut de Tokurei. Il ne supportait pas cette appellation, mais du moment qu'il avait ses pouvoirs, être traité comme une anomalie lui importait peu. Il avait d'ailleurs des projets qu'il comptait mettre à exécution, et qui lui vaudraient bien le titre "d'anomalie"... mais chut, ils sont top secrets.

Poussant la salle de détente, qu'il laissa volontairement grincer pendant un laps de temps plutôt long, il entra enfin, et s'adossa à l'encadrement de la porte, la tête légèrement baissée, fixant et toisant de toute sa taille la nouvelle arrivante, ses yeux de serpent agrémentés de maquillage rivés sur cette personne.

"Tiens... ça faisait longtemps qu'on avait pas eu de nouveaux Jishin dans l'établissement..."

Un léger sourire étira ses lèvres, et il passa par réflexe la main sur son baketsu, sa boucle d'oreille bleue accrochée à son oreille, la sentant vibrer lors du contact de sa peau. Le sceau était apparemment trop faible... Il devrait le renforcer incessamment sous peu.
Il resta donc sans rien dire, attendant que la nouvelle décline son identité. Une personne qui ne le connaissait pas, avec les actions meurtrières qu'il avait commis il y a trois ans de ça... c'était rare. Très rare. Du coup, il en profitait un petit peu.

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La porte eut fini de grincer, dénonçant l’identité de toute cette agitation. C’était un garçon un peu plus grand qu’Aiko. Des cheveux noirs descendant jusqu’au milieu de son dos et encadrant un visage à la peau blanche et aux yeux de serpent. Il la regardait, la dévisageant de toute sa taille. Cela ne la dérangeait pas et elle posa, elle aussi, ses yeux maladifs sur l’étrange garçon. A son oreille pendait une étrange boucle d’oreille bleue, pourtant très jolie aux yeux d’Aiko. Elle passa une main entre ses mèches grises. Elle détourna vite les yeux pour regarder la plante à côté d’elle, sur laquelle elle avait encore sa main. Le cœur de la plante s’était calmé. Elle devait connaître cette personne et Aiko ne ressentit aucun danger pour l’instant. Au bout de dix minutes, le garçon prononça enfin une phrase. D’après lui, les nouveaux Jishin étaient rares dans l’établissement. Peut-être que la terre n’était pas un pouvoir maîtriser par beaucoup de monde… Les lèvres du garçon s’étirèrent en un léger sourire et resta planté là, la tête légèrement penchée, à attendre qu’Aiko prenne la parole.

- Longtemps qu’il y avait eu des nouveaux… ? Bah ! Je vais rompre ça alors. Je m’appelle Aiko Asae.

Elle ôta sa main de la plante avant de retourner à l’endroit où elle avait abandonné sa valise. Elle regarda encore une fois la pièce avant de sourire à pleine dent à l’inconnu qui se dressait de toute sa hauteur devant elle. Même s’il était plus grand et qu’il paraissait plus âgé qu’elle, elle n’était pas le moins du monde intimidée. Elle n’avait jamais eu peur des personnes plus grandes qu’elle. Elle portait toujours le menton haut et ne fléchissait presque jamais. Cela devait être la seule caractéristique qu’elle avait héritée de son abruti de père. Cette façon de toujours tenir tête aux autres, même aux adultes, avaient toujours ravi ses parents, mais quand cette capacité s’était tournée vers eux, ils en eurent assez et avaient essayé, par tous les moyens, de punir leur fille.

Le silence commençait à peser et Aiko ne savait pas quoi dire pour rompre le silence. Il faut dire que l’autre ne parlait pas non plus. Il se contentait de toisant Aiko de ses yeux de serpent, pourtant très jolis. Elle fixa ses yeux un long moment, se taisant encore plus, par la même occasion. Aiko n’avait jamais été douée dans la recherche de sujet de conversation. Il faut dire qu’elle n’avait jamais essayé de l’être. Elle se contentait d’acquiescer dans les conversations et de se taire, pas comme les autres filles qu’elle était forcée de recevoir et qui lançaient sans cesse des remarquer sur quelqu’un ou sur quelques choses. Il n’y avait qu’une fois qu’une fois qu’Aiko ne les avait pas laissé faire. Après tout, personne n’était autorisé à insulter son chaperon. Elle s’était quand retenue de dévorer la bouche de la fillette, une petite blonde à la robe bouffante et couverte de rubans et de paillettes. Elle se taisait depuis trop longtemps et se rendit seulement compte qu’elle ne connaissait rien de garçon qui se tenait en face d’elle. Elle garda son immobile sourire aux lèvres et demanda d’une voix tout à fait calme :

- Et toi ? Comment t’appelle-tu ?

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Sakki ne bougea pas, détaillant encore un long moment la personne qu'il avait en face de lui, cette Aiko. Son apparence était assez étrange, bien que ne sortant pas trop de la normale. Sa peau était légèrement hâlée, comme si elle avait fait quelques séances de bronzette avant de venir. Elle était bien faite, pour une élève, mais le détail qui attira surtout l'attention de Sakki, ce furent ses yeux. Rouge comme le sang. Une couleur sublime, nuancée, qu'il appréciait beaucoup. Il ne répondit pas tout de suite à la question qu'elle lui posa, et qui était tout à fait légitime. Il l'ignora complètement, et resta à contempler ses yeux de son regard dur et tranchant comme la lame d'un sabre. Au bout d'un moment, il se lassa de son appui, et se redressa, grandissant encore de plusieurs centimètres.

"Sakki no Hakkyou."

Ce fut sa seule réponse. Il n'avait rien d'autre à répondre, de toute façon. Il avança de quelques pas, presque hésitant, puis se rapprocha d'Aiko, la fixant droit dans les yeux. Il aimait beaucoup ses yeux. Il replongea dedans à nouveau, sans rien dire, les mains dans les poches. A cause de sa nature de Tokurei, l'air vibrait légèrement autour de lui, surtout à cause de la faiblesse de son baketsu qui se faisait plutôt vieux. Il sourit légèrement sans s'en rendre compte, puis son instinct lui souffla que ce regard si envoûtant pouvait justement être dangereux, et il s'en détacha, allant se poser devant une large fenêtre qu'il ouvrit, utilisant son contrôle du vent pour le faire entrer dans la pièce, faisant voler les cheveux de Sakki.

"Ca fait trois ans que je suis là et je t'ai jamais vu... même en visiteuse... je suppose que j'dois te faire visiter tous le bordel..."

Il se tourna vers Aiko, attendant de voir ce qu'elle choisirait. Rester ici à rien foutre ou se dégourdir les jambes en en apprenant un peu plus sur cette école ?

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Le garçon répondant au nom de Sakki no Hakkyou s’avança de quelques pas hésitant et se rapprocha d’Aiko. En se redressant, il avait grandi de quelques petits centimètres encore et dépassait à présenter Aiko d’une bonne tête. Elle leva les yeux, croisant ceux de Sakki. A présent, elle se sentait petite mais n’osait pas se détacher de l’emprise du garçon. Elle détourna la tête, le rouge aux joues, et fixa l’autre coin de la salle. Sakki venait d’ouvrir une fenêtre, regardant à l’extérieur, et laissant entrer un courrant d’air qui ébouriffa les longues mèches grisâtres d’Aiko. Elle se demanda un instant pourquoi il n’y avait personne à l’intérieur des bâtiments réservés aux Jishin. Elle fixa le dos de Sakki sans rien dire et n’osant pas bouger de place.

- "Ca fait trois ans que je suis là et je t'ai jamais vu... même en visiteuse... je suppose que j'dois te faire visiter tous le bordel..."

Aiko sursauta et regarda le garçon qui venait de se tourner vers elle. Elle cligna des yeux. Rester ici à attendre quelque chose ou sortir à la rencontre de nouvelles aventures. Aiko avait toujours aimé voyager, même si elle n’avait jamais pu le faire. La seule fois où elle avait demandé à voyager, son père avait frôlé la crise cardiaque et sa mère lui avait lancé un regard dédaigneux qui en disait long sur ce qu’elle pensait. Presque tout le quartier de bourges qu’Aiko habitait était au courrant des étranges pouvoirs qu’elle détenait et désormais, tout le monde se méfiait d’elle comme de la peste ou du choléra. Elle était donc restée enfermée dans sa chambre pendant la totalité des vacances, sortant uniquement pour manger.

Aiko n’avait pas encore choisit ce qu’elle voulait faire. Attendre ici ne servirait à rien, elle ne savait même pas qui elle rencontrerait. Bouger lui ferait le plus grand bien, et puis, au moins, elle ne serait pas seule, comme une idiote. Elle reporta son attention sur Sakki en souriant. Elle frotta ses yeux une fois, geste qu’elle répétait la plupart du tant. Elle fourra sa valise dans un coin pour ne pas qu’elle gêne le passage à de quelconques visiteurs et s’avança d’un pas calme vers la porte en bois. Elle attendit que Sakki soit à sa hauteur pour sortir.

- Ok. Je te suis.

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Elle le suivait. Hn. Elle ne savait pas vraiment qui était Sakki, vraiment pas. Contrairement à beaucoup d'élèves de l'école. Cela dit, se sentir inconnu en totalité par une personne lui faisait du bien. Il savait que quelles que soient ses pensées et intentions, il aurait l'avantage car la personne en face de lui ne savait pas comment il fonctionnait. Mais pour le moment, ce n'était pas le temps de penser à ça. Il aurait bien le temps de le faire plus tard, une fois qu'Aiko se serait intégrée parmi les élèves... en attendant, il était pour elle un élève normal de Ten'ki, vu qu'elle ne savait même pas qu'il était Tokurei...

"Très bien. Tu te trouves actuellement dans le bâtiment réservé aux Jishin. Seuls eux peuvent y entrer, les autres élèves sont priés de rester dans leur secteur résidentiel, ou dans l'enceinte de l'école. Seuls les Tokurei ont le droit de pénétrer ou bon leur semble. Te montrer les autres bâtiments n'aurait donc aucun intérêt, on va aller visiter le reste."

Il sortit donc, et commença à marcher d'un rythme tranquille vers les étendues herbeuses de l'école. Tout était tranquille, pour changer. Il y avait toujours eu peu d'élèves à Ten'ki, et ne pensait pas que c'était près de changer. Sakki avait de toute façon un accès illimité non seulement à toute l'école, mais aussi au reste du monde. Il pouvait franchir impunément la barrière magique qui empêchaient tous ceux qui n'étaient pas Tokurei de quitter la ville dans une certaine mesure. Ils pouvaient s'éloigner de 20km environ avant de se faire refouler comme des malpropres par la barrière énergétique. Il devrait peut être avertir Aiko, d'ailleurs.

"Hm, il faut que je te prévienne. Maintenant que tu es là, à part si tu vas en mission, tu ne pourras pas quitter Ten'ki et Chikara. Une énorme barrière entoure la ville à 20km de celle ci. Seuls les Tokurei, encore une fois, ont tous les accès."

Il se tut, et reprit sa marche, arpentant calmement ce qui pouvait ressembler à une pelouse, au bout de laquelle un petit bosquet de pins était bien visible. Ce genre de paysages plaisait beaucoup à Sakki, mais il aimait aussi les grandes villes, immenses... dans lesquelles il était un des rares à posséder un don plus puissant que tous les autres, celui de maîtriser les éléments naturels. Rien qu'avec ça, il pouvait parfois se sentir tout puissant, perché au sommet d'un gratte ciel, observant les masses humaines grouillant comme des insectes.

"Espérons que tu te plaises ici... les Jishin sont souvent craintifs..."

Il se garda bien de dire que c'était de sa faute, parce qu'il avait tué Ten'rei dans sa propre chambre, qu'ils balisaient à chaque fois que Sakki approchaient des bâtiments leur étant réservés. Mais ça... elle le découvrirait peut être, du moins en temps voulu...

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Aiko ne connaissait pas le garçon devant elle. Elle ne savait que son prénom et nom de famille mais elle ne savait rien d’autre. Elle ne connaissait ni son passé, ni son rang au sein de l’école. Elle ne savait pas de quoi il était capable. Aiko passa une main tremblante dans ses cheveux gris, ramenant de longues mèches vers l’arrière dans un geste souvent répété. Après tout, elle n’avait jamais cherché à connaître d’autres personnes. Même si elle aurait voulu, elle n’en avait jamais trouvé le courage. Le courage d’affronter deux êtres aux regards si vide d’émotion. Aiko aussi était une inconnue pour les pensionnaires. S’ils l’avaient vu à son arrivée, ils ne connaissaient absolument rien d’elle. Aiko cligna des yeux tout en écoutant ce que Sakki avait à lui dire. A ce qu’il parait, elle ne pouvait pas quitter l’école et sa ville. Ca l’arrangeait, elle ne voulait plus partir, juste être loin de la noblesse. Elle voulait respirer, apprendre des choses autre que la musique ou l’histoire d’une famille. Si elle ne pouvait pas partir, elle resterait donc là. Pendant qu’Aiko écoutait le jeune homme, ils s’étaient mis à avancer dans les étendues d’herbes de l’école. Dehors, il y avait peu d’élèves. Aiko parcourut les alentours, fixant chaque personne qu’elle croisait de ses yeux écarlates. Ils ne devaient pas avoir l’habitude de voir cette couleur si étrange car ils détournaient presque tous les yeux.

Alors qu’elle fixait un groupe de personnes au loin, ses yeux commencèrent à pleurer. Elle essuya distraitement les larmes, oubliant qu’elles étaient faites, pour la plupart, de sang. Elle observa Sakki qui venait de s’arrêter et sourit distraitement. Il venait de lui apprendre que les Jishin étaient des personnes très craintives et pourtant, elle, même si elle était appelée « Jishin », ne ressentait aucune peur vis-à-vis de cette école et de ses pensionnaires.

- J’espère aussi…

Elle essuya encore une fois ses yeux avant d’attacher ses cheveux en vitesse, ne supportant plus de les laisser pendre fièrement en direction du sol. Elle se fouttait bien de savoir si elle mettait du sang partout ou pas, ce qui lui importait à ce moment précis, c’était d’empêcher de longs fils grisâtres de descendre en cascade contre ses omoplates jusqu’aux bas de son dos. Elle ne savait toujours pas quoi dire alors elle se contenta de marcher pour se mettre à la hauteur de Sakki.

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» Sakki no Hakkyou, Hebishounetsujigoku
» Sakki no Hakkyou, la Folie de la Soif de Sang.
» L'inconnu est devant soi, reste à éclairer la route.[pv Sakki no Hakkyou]
» Sakki et ses missions bizarres x)
» La mare au Diable [PV Sakki no Hakkyou]