La mare au Diable [PV Sakki no Hakkyou]

Carve your name into my arm.
Instead of stressed, I lie here charmed.
Cuz there's nothing else to do,
Every me and every you.

Naoki, les écouteurs de son baladeur dans les oreilles, chuchotait les paroles de la musique en écoute. Les élèves passant dans le couloir devaient surement la prendre pour une folle, mais à force, ils avaient l’habitude. Il n’était pas rare de la croiser dans les couloirs, chantant seule. Les quelques Jishins qu’elle croisait la regardait souvent un sourire aux lèvres, habitués à voir leur chef comme cela. Pour les autres ? Elle s’en contrefichait qu’ils la regardent d’un mauvais œil, après tout, elle n’était pas là pour leur plaire. Alors elle continuait son bout de chemin seule, la musique dans les oreilles, saluant d’un simple geste de la tête ou d’un sourire ceux qui lui souriait.

Aujourd’hui, étant donné que la chaleur dehors était des plus pesante, elle avait décidé de rester bien à l’ombre et pourquoi pas dans un endroit frais. Elle avait bien pensé à s’enfermer dans sa chambre, terminer les quelques devoirs qui lui restait à faire, mais elle n’avait pas la tête à se plonger dans des devoirs. Alors , elle s’était dit qu’a la place de lire des manuels dès plus ennuyeux, pourquoi ne pas lire un livre intéressant, ça lui changerait. Elle opta donc pour la bibliothèque, en espérant qu’il n’y ait pas trop de monde. A son entrée dans celle-ci, elle prit bien garde d’arrêter de chanter, si elle ne voulait pas se faire jeter à coups de pied de l’enceinte sacrée du silence. Nao entra à pas de velours, évitant à tout prix de faire claquer ses talons sur le sol, sinon elle voyait déjà le regard meurtrier de la bibliothécaire la tuer sur place. A se demander pourquoi est-elle venue ici ?

Trouvant une table devant une grande fenêtre, d’où la lumière du soleil laissait ses rayons trainaient sur le meuble, elle posa rapidement sa veste noire sur la chaise et se mit en quête d’un livre à travers le labyrinthe d’étagère qui donnait à la pièce ce côté manoir hanté. Les mains dans les poches, elle avança entre les étagères, jetant des brefs coups d’œil autour d’elle, au cas où un coup de foudre littéraire lui prendrait. Hugo, Vian, Chateaubriand, Lamartine, Musset: des auteurs lus et relus. Elle n’était pas vraiment une mordeur de lecture, mais la Jishin préférait consacrer son temps à son entrainement ou à se cultiver l’esprit. Naoki n’était pas que blagueuse ou bien la chef des Jishin, elle était elle au fond d’elle. Elle se souvient encore des regards que certains élèves lui ont lança en entrant dans la bibliothèque: beaucoup croyait qu’elle n’était là que pour faire ses idioties ou alors régler un compte avec un élève qui avait manqué de respect à un Jishin, ils auraient pu parié sur ça ou sur tout autre chose. Tout sauf l’envie de littérature. Après tout, c’était leur problème. Ils pouvaient croire ce qui voulait… Ils étaient libre de leur pensée au moins.

Fatigué de marcher, à la recherche d’un saint Graal surement inexistant, elle s’arrêta devant une étagère et décida de ne plus bouger tant qu’elle n’aurait pas trouver un livre décent. Elle remarqua une reliure rouge un peu en hauteur. Pour pouvoir l’attraper, elle du se mettre sur la pointe des pieds et tendre son bras au maximum, elle avait l’air d’une idiote comme cela. Elle entendait très clairement les pouffements de quelques filles derrière elle, elle-même elle aurait pu rire de cette scène, si ca n’aurait pas été l’acteur principale.

-Ils sont vraiment obligés de les mettre tout en haut !

Elle avait peut-être parlé un peu trop fort, mais sous l’énervement elle se fichait bien que le dragon qui servait de bibliothécaire débarque. Elle voulait ce satané livre à reliure rouge, qui avait attiré son œil. Elle était persuadé de ne pas l’avoir déjà lu, et elle voulait en avoir le cœur net. Une fois qu’elle réussit à toucher son bonheur, elle tira dessus de toutes ses forces, ne pensant pas aux conséquences. Naoki avait bien le livre qui l’intéressant entre les doigts, mais tout ceux qui tombaient avec n’était pas désiré. C’est donc dans un fracas, et les éclats de rires encore plus distincts des autres élèves que Nao atterrit sur les fesses, recouverte de livre. Si les Jishins l’auraient vu, ils auraient encore dit que leur chef est une adorable maladroite… Mais est-ce vraiment un compliment ? Grognant légèrement, elle resta au sol, examinant la couverture du livre qui l’intéressant tant: «  La mare au Diable »… Le point positif dans l’histoire c’est qu’elle ne l’avait pas encore lu… Naoki décida alors de se relever, et de remettre tous les livres à leurs places, ce qui allait demandé un peu de temps. Mais les ricanements des gens derrière elle commençait à l’exaspérer, légèrement. Elle tourna alors brusquement la tête vers eux, le ton de la voix un peu brusque:

-Vous comptez rire encore longtemps ? Dégager si vous n’avez pas l’intention de ramasser, le spectacle est pas gratuit d’accord ?!

Elle ne voulait en aucun cas effrayé quelqu’un, mais elle vu quelque visage pâlir… Tant pis, au moins ca leur apprendra ! Naoki se mit à son travail, se dépêchant tout de même de tout rangé, avant que la bibliothécaire ne lui tombe dessus.

Être frappé par la culture… Oui c’était bien ce que pouvait dire la Jishin, qui sentait encore son crâne sonnait sous la chute des livres. Ce qui l’étonnait particulièrement, c’est que personne du personnel n’était arrivé pour lui remonter les bretelles… A croire qu’ils en avaient marre d’elle… Ce n’était pas une mauvaise chose d’un côté, c’était un peu comme étendre la liberté inexistante qu’elle avait. Dans ses souvenirs les plus lointains, elle n’avait jamais du être enfermé dans un endroit comme celui-ci. Elle sortait, se promener, observer la nature. Même si elle ne pouvait pas considérer sa famille comme extrêmement riche, ils ne l’avaient jamais privé de cette liberté. Et maintenant ? Maintenant qu’elle avait de grand pouvoir, ce contrôle sur la terre, elle devait rester là ? Obéir à des ordres ? Ne plus revoir sa famille … ? De l’esclavage… C’était le terme le plus correcte qui collait à leurs situations. Esclave de gros bonnets, prisonnier par leurs pouvoirs… Quelle vie !

Alors qu’elle était concentrée sur sa tâche, elle vit une paire de mains attraper un certain nombre de livre… Elle leva la tête doucement, se demandant qui cela pouvait il être. Peut-être un Jishin qui avait pris la décision d’aider une nouvelle fois sa chef dans une de ses gaffes ? Mais c’était bien rare de croiser un Jishin par ce temps dans une bibliothèque. Ils étaient surement dehors, à profiter de la nature, pas comme elle. La paire de main n’appartenait donc pas à un Jishin, comme elle pouvait l’espérer. Elles appartenaient à un homme aux longs cheveux noirs. Ramassant le dernier livre qui trainait à terre, elle se releva, étirant ses bras sans grande discrétion. Alors que Naoki s’apprêtait à le remercier, il parla:



Un sourire naquit aux coins des lèvres de la bleuté, elle avait bien fait de ne pas le remercier trop rapidement. Bon c’est vrai que sur ce coup là il avait raison: ne voulant pas passer pour une incapable, elle avait préféré se débrouiller sans rien. Résultat, elle avait causé une avalanche de bouquin. Rien de bien malin non plus… Nao porta son attention sur le garçon avec plus d’intérêt: si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, il était un Tokurei. Ils étaient tellement rares que ce n’était bien difficile de les reconnaitre… Bon une chose est sure, c’est que Naoki avait du le déranger. Mais elle était surprit de ne pas avoir eu le droit à une remontrance, et qu’il lui apporte un peu d’aide… Bon même si elle avait eu le droit à une petite remarque…

Naoki vérifia une dernière fois que tout était remis en place et repéra du coin de l’œil quelque élèves les observer… Ils étaient restés là à regarder la scène, ils auraient au moins pu se donner la peine de donner un coup de mains… Incroyable ! Elle se tourna vers le Tokurei, un sourire fin aux lèvres:


Nao fit claquer sa langue rapidement: avouer cela n’était pas toujours agréable mais c’était la vérité. Elle n’était pas toujours au top dans ces situations, mais en situation dangereuse, plus aucune trace de maladresse. Elle était précise, rapide et d’un grand talent. C’était souvent ça qui étonné la moitié des gens qu’elle côtoyait à l’occasion. Une sorte de deuxième personnalité plus sérieuse, plus puissante qui convient beaucoup plus aux rôles de chef. Mais pourtant elle gardait ce côté frais avec les Jishin, drôle, blagueuse.. Pourquoi être toujours pointilleuse ? Ils vivaient tous la même chose, et pour beaucoup, voulaient tous la même chose.

Naoki saisit son livre de la main droite, enlevant rapidement la poussière sur la couverture d’un coup de main. Elle se tourna vers le garçon et inclina rapidement la tête, se redressant tout de suite après:

-Merci de ton aide…

Ah ! Sakki no Hakkyou.. Elle avait déjà entendu parler de lui par bruit de couloir, mais c’était bien la première fois qu’il se parlait.

-Naoki Asame.

Elle lui adressa un bref sourire et le suivit à sa table où elle se posa en face de lui sur une chaise libre. Il y avait une tonne de livre, les avaient-ils tous lu ? Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle l’avait suivi, mais bon ce n’était pas désagréable de lire avec une compagnie. Naoki ouvrit son livre, caressant les pages du bout des doigts. Elle aimait la sensation du papier, c’était étrange. Sentir les vagues que les lettres font… Mais ce n’était pas aussi agréable que des fleurs, enfin pour elle.


Elle leva rapidement la tête vers lui. Deux jours de travail non stop ? Cela faisait bien longtemps que Naoki n’avait pas travailler autant. Mais le pire dans tout cela c’est qu’il avait fait ça sans manger… Se connaissant, la Nao « extravagante » se serait déjà plainte, et aurait tout lâcher pour manger quelque chose de bien consistant. Elle ne changerait jamais…

La Jishin se rappela de sa veste noire posait sur une table plus loin. Elle se leva donc sans un mot et se dirigea vers celle-ci sous les regards des autres. Elle reconnu quelque tête, et leur fit un signe de la main. Une fois proche de sa table, elle vit qu’une fille était assis sur sa veste… Aucun respect pour le bien d’autrui ou juste aveugle… Le mélange des deux étaient une meilleure solution. Elle se fixa à coté d’elle et lui tapota l’épaule:

-Hé toi ! T’es sur ma veste…

La jeune fille releva la tête, s’apprêtant surement à l’envoyer balader mais en voyant le sourire de Naoki, elle se ravisa et se leva simplement sans bruit. Naoki saisit son bien d’un geste rapide et s’en alla vers la table où le Tokurei était assis. Nao se rassit donc sans un bruit et se mit à fouiller dans ses poches:

-Rah ! Mais où est-ce qu’ils…

Une fois son bien trouvé, elle ne put s’empêcher d’afficher un sourire satisfaite sur ses lèvres, et prit dans sa main l’objet qu’elle recherchait. Ou plutôt les… Elle posa sur la table une poigné de bonbons, aux gouts de différents fruits, puis n’en n’ayant plus besoin, mit sa veste sur le dossier de la chaise à côté.

-Je ne sais pas si tu aimes le sucre, ou bien les bonbons… Et je sais que ca ne pourrait pas remplir ton ventre comme un plat chaud pourrait le faire ,mais ca devrait suffisant pour l’instant…

Elle reprit son lire entre ses mains et commença la lecture des premières lignes sur chapitre un.

Pour une bibliothèque, Naoki remarqua que celle-ci n’excellait pas dans le silence. Beaucoup d’élève discutaient par petit groupe, se cachant derrière un livre faisant semblant de partager des intérêts littéraires inexistant. Nao eut un sourire amusé sur les lèvres, puis se replongea dans sa lecture rapidement.

L’histoire était assez intéressante: un certain Germain devient veuf, avec pour compagnie trois enfants. On lui conseille d’oublier et de se remarier. Il a donc dans l’idée de rencontrer une veuve d’une ville voisine et part avec une jeune fille appelé Marie, dont il est responsable. L’histoire avait l’air assez… Gnangnan ! Il fallait dire que l’auteur se placé dans le mouvement littéraire mais la Jishin avait espérer mieux tout de même. Elle soupira rapidement, et continua sa lecture.


Elle leva les yeux vers lui. Tiens ? Il avait arrêté de travailler. Naoki mémorisa rapidement le numéro de la page où elle était arrivé et ferma le bouquin. Elle se rassit convenablement sur sa chaise, ramenant tout de même un genou contre sa poitrine. Bon il fallait avouer que cette position n’était pas très correcte dans une bibliothèque, mais elle était très confortable. La Jishin passa un bras autour de ses genoux et sourit au Tokurei:

-Je suis arrivé ici peu après mes 15 ans, mais je suis devenu chef il y a peu…

Naoki passa la main dans ses cheveux, démêlant à l’occasion quelque nœuds de ses cheveux. Elle regarda avec attention le visage de son interlocuteur, son sourire avait quelque chose d’étrange. La jeune femme repensa à la fin de sa phrase, et après quelques secondes, se remit à parler:

-Quand tu dis fréquenter, c’est dans quel sens ? J’ai vaguement entendu des bruits de couloirs sur toi, mais comme je te l’ai dit j’ai pris il y a peu la responsabilité des Jishin.

Les rumeurs couraient ici rapidement, comme partout. Naoki avait toujours préféré s’assurer des choses avant de dire ou faire quelque chose. Il y en avait tellement eu sur elle, de ces rumeurs complètement fausse, comme le fait qu’elle aurait tué sa mère, son père. Tout cela était tellement faux, les gens ne savaient rien, mais aimait parler pour blesser. Il y avait tellement d’imbécile, que souvent Nao était pris d’une pitié profonde.

D’un geste discret, elle continua de caresser la couverture de son livre. Elle se demandait la raison de tout ça, pourquoi beaucoup de monde parlait sur lui et souvent avec une certaine peur. Etant donné qu’elle ne lui avait jamais parlé, elle ne s’était jamais fait une idée.

-J’écoute rarement les rumeurs donc, je préfère savoir de la source. Si il y a quelque chose à savoir, bien sur…

Elle lui adressa un sourire en coin, et posa sa tête sur le bras qui entourait ses jambes.

Naoki ramena sa deuxième jambe contre sa poitrine, penchant sa tête en arrière pour réfléchir. Avec toutes les rumeurs qu’elle entendait en étant chef, il fallait qu’elle réfléchisse bien pour ne pas sortir de connerie. Elle avait l’impression que Sakki en savait plus qu’il ne lui disait, mais après tout, tout le monde cache des choses ici.

-Beaucoup disent que tu es à éviter, si on ne veut pas s’attirer d’ennui. Et que niveau sang, tu t’y connais, pour je ne sais quelle raison.

Elle lui adressa un sourire moins distinct, préférant laisser son regard sa balader dans la bibliothèque. Elle n’aimait pas trop toute ses rumeurs, et se demander souvent pourquoi on disaient des choses comme cela. Mais peut-être que certaine sont vrai oui…

-Alors, est-ce que c’est vrai ? Tu dois bien le savoir toi, non ?

Elle rigola doucement et reporta son attention sur le Tokurei. Même si on pouvait dire des horreurs sur lui, elle ne voulait pas se laisser déstabiliser, et savoir si tout cela était vrai. Alors après, elle se ferait un avis sur lui. Pour l’instant, il restait un élève à gros potentiel, dans une école où tout le monde était comme cela. Si il voulait lui dire vraiment ce qu’il se passe, elle l’écouterait et jugerai après. Si il voulait garder cela, alors c’était son choix. Elle n’avait en aucun droit d’empiéter dessus. C’était comme-ci quelqu’un lui forcer à parler de son passé, chose qu’elle déteste. Nao ne veut pas totalement oublier son passé non, mais certaine chose sont à… Jeter au ordure, dira-t-on. Elle continua de le fixer, un sourire aux lèvre attendant une réponse. Ses deux genoux contre sa poitrine, elle s’amusa avec les fils dépassant de son jeans, sans pour autant regarder ses mains. Une chose était sur, le garçon qui se tenait face à elle rester un mystère pour l’instant…